L’Equipe de France féminine de Corinne Diacre remporte un 2ème succès consécutif hier au stade de l’Epopée à Calais. Après 10 jours de stage et une victoire contre le Chili, on a retrouvé hier un groupe uni où l’osmose entre les anciennes et les nouvelles a opéré. Fluides dans le jeu et solides, elles ont fait circuler le ballon et ont su trouver des occasions, surtout sur coups de pieds arrêtés. Est-ce l’effet Corinne Diacre ?
Nous avons rencontré Amandine Henry, Ouley Sarr et Corinne Diacre en conférence de presse. Nous avons demandé à cette dernière quel impact avait sa carrière sur le groupe et ce qu’elle ressentait depuis son arrivée à la tête de l’équipe. Corinne Diacre nous répond : « C’est ce que j’ai dit à mes joueuses en préambule du stage, c’est beaucoup de fierté, ça c’est la première chose parce que vraiment l’Equipe de France c’est tout un symbole, représenter son pays ça a toujours été quelque chose de très important, le maillot bleu m’a suivie toute ma carrière ». Et cela fonctionne. L’équipe renouvelée est très vite devenue un groupe. Amandine Henry nous le confirme « on démarre un nouveau cycle, c’est bien qu’il y ait de la jeunesse, il y a aussi quelques anciennes pour apporter l’expérience. Que l’on soit jeunes ou plus anciennes, on a toutes un rôle à jouer. Oui j’ai une place de cadre dans cette équipe et je pense devoir montrer l’exemple, sur et en dehors du terrain ». Corinne Diacre poursuit « l’Equipe de France ça se mérite, les joueuses qui sont sélectionnées aujourd’hui sont les meilleures de leurs clubs. La France est une nation importante dans le foot féminin, c’est vrai qu’il nous manque ce petit titre et il faut le mériter. Pour cela on a encore beaucoup de travail à faire. »
Amandine Henry et Ouley Sarr, deux générations qui se succèdent ont bien conscience que l’engouement pour le football féminin a pris de l’importance et que le cœur des français bat désormais aussi pour les Bleues, mais elles restent très prudentes comme l’explique Amandine Henry, tout sourire : « on a de la chance de récolter ce que les pionnières ont pu faire auparavant. C’est une chance mais c’est à nous de continuer sur la même lancée et de garder cette belle image de l’Equipe de France ». Ouley Sarr, l’attaquante du LOSC depuis cette saison, en a conscience « celles qui étaient là avant nous ont fait énormément pour qu’on en soit là aujourd’hui mais je dirais qu’on a encore beaucoup de choses à faire pour que ça évolue… C’est sur la bonne voie ».
Amandine nous l’assure, l’Euro aux Pays-Bas, c’est derrière, il faut aller de l’avant et les Bleues l’ont montré d’abord par la victoire contre le Chili à Caen et hier contre une équipe de l’Espagne au jeu ouvert, qualifiée par Corinne Diacre de « nation montante ». « J’ai un souvenir à l’Euro 1997, déjà à cette époque, elles surprenaient. Alors c’est encore plus le cas aujourd’hui puisqu’il y a eu un plan de développement mis en place par la Fédération espagnole, sur le même principe que les garçons à base de possession et ça fonctionne bien ».
Ce sera une équipe intéressante à jouer nous confiait-elle avant la rencontre. Et ce fut le cas hier sur le terrain du stade de l’Epopée où 6478 spectateurs ont donné de la voix pour les Bleues. Et ils ont pu voir des buts. Laura Georges a ouvert le score à la 21ème minute sur un corner d’Eugénie le Sommer, puis c’est elle qui inscrit le 2ème but après une remise d’Ouley Sarr. Torrecilla réduit le score pour l’Espagne à la 67ème minute puis c’est Ouley Sarr, de la tête, qui vient inscrire le 3ème but français, son 1er but en Equipe de France pour sa première sélection. Corinne Diacre l’explique à nos confrères de Coeurdefoot.fr, notamment par le fait que « l’Espagne n’a pas fermé le jeu donc c’était plus facile de le créer de notre côté. Le peu de choses qu’on a pu mettre en place pendant ces dix jours a été bénéfique et notamment ce soir et quand on gagne un match de football il faut savourer l’instant présent. Je suis à cet instant vraiment satisfaite, on a réussi à remporter ces deux matchs, ce n’est jamais simple, la route est encore longue, je le sais, il y a encore beaucoup de travail mais je pense qu’on a réussi à poser en peu de temps dans ces dix jours quelques bases solides. »
Prochains rdv, en octobre contre l’Angleterre et le Ghana.
Pauline Cousin
